Selon le dernier décompte de la consultation mise en ligne, les Français sont largement pour la fin du changement d’heure et ont un faible pour celle d’été.
Depuis le vote par le Parlement européen, en février 2018, d’une résolution visant à abroger le changement d’heure, sa fin semble de plus en plus inéluctable. La commission européenne avait même proposé d’y mettre un terme dès 2019. Le calendrier étant trop ambitieux, cela ne sera pas le cas. Les ministres des transports européens, réunis le 3 décembre 2018, envisagent plutôt la date de 2021 pour abandonner ce système.
Mais une question est encore loin d’être résolue : à quelle heure allons-nous rester, hiver ou été ? « Les États membres (…) doivent trancher eux-mêmes », avait déclaré en septembre dernier le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker. L’Assemblée nationale a donc décidé de demander leur avis aux Français sur ce dispositif mis en place en 1976, essentiellement pour réaliser des économies d’énergie, et de plus en plus contesté ces dernières années.
Pour ou contre le changement d’heure ?
Car si 76% des 4,6 millions de citoyens européens ayant répondu à la vaste consultation en ligne lancée l’été dernier ont déclaré « vivre le changement d’heure comme une expérience négative ou très négative », celle-ci était très déséquilibrée. 70% des contributions venaient d’Allemagne. La France avait quant à elle contribué à hauteur de 8,6%, mais si l’on prend ce chiffre sous un autre angle, on se rend compte que seuls 0,59% des Français avaient finalement donné leur avis.
Et puisqu’il appartient aux États « de décider eux-mêmes si leurs citoyens doivent vivre à l’heure d’été ou à l’heure d’hiver », la France a lancé sa propre consultation en ligne sur la question (ici). Faut-il mettre fin aux changements d’heure saisonniers ? Si oui, quel fuseau horaire adopter ? Vous avez jusqu’au 3 mars 2019 à minuit pour répondre aux quelques questions qui vous sont posées sur le sujet.
Heure d’été ou heure d’hiver ?
Selon le Figaro, lors du dernier décompte, sur les 370 000 personnes ayant répondu, plus de 80% veulent la fin du changement d’heure. Un résultat qui reflète celui de la consultation européenne. Là aussi plus de 80% des Français ayant répondu s’étaient prononcés pour l’abolissement du changement d’heure.
Et à ce stade, leur préférence va à l’heure d’été à 55%, comme lors de la consultation européenne. Mais il y a une semaine, c’était l’inverse et la balance penchait en faveur de l’heure d’hiver.
Pour prendre les exemples les plus extrêmes, si l’on restait toute l’année à l’heure d’hiver, le 20 juin, journée la plus longue, le soleil se lèverait à 5h16 à Brest et à 4h26 à Strasbourg (au lieu de 6 h 16 et 5 h 26 à l’heure d’été) clomid cena. Il se coucherait à 21h21 à Brest et à 20h23 à Strasbourg (au lieu de 22h21 et 21h23 à l’heure d’été).
En restant toute l’année à l’heure d’été, le soleil se lèverait le 20 décembre (journée la plus courte) à 10h06 à Brest et à 9h18 à Strasbourg (au lieu de 9h06 et 8h18 à l’heure d’hiver). Il se coucherait à 18h24 à Brest et à 17h34 à Strasbourg (au lieu de 17h24 et 16h34 à l’heure d’hiver).
Chacun pour soi ?
Quel que soit le résultat de cette consultation, rien ne sera acquis pour autant. Comme l’avait souligné en octobre dernier l’Eurodéputée EELV Karima Delli, à l’origine de la résolution adoptée au Parlement pour abolir le changement d’heure : « Si le choix est laissé à l’appréciation des États membres, la situation est compliquée pour la France, qui est un pays avec beaucoup de frontières ».
« On ne peut pas décider sans tenir compte des pays frontaliers. Imaginez que nous passions à l’heure d’été alors que la Belgique décide de conserver celle d’hiver. On ne va quand même pas obliger tous les Français qui travaillent en Belgique ou inversement à décaler leur montre de deux heures tous les jours »
D’ailleurs, même si la Commission européenne a fait savoir qu’elle laissait les États membres libres de choisir, elle estime tout de même qu’ils « devraient coordonner leurs choix afin de préserver le bon fonctionnement du marché intérieur et d’éviter la fragmentation ».