D’où vient le nom des tempêtes ?

Source: Sud-Ouest

Le saviez-vous ? En Europe, choisir le nom d’une tempête n’est plus l’apanage des scientifiques et des météorologues : le grand public peut aussi baptiser les intempéries sur internet, moyennant paiement.

Samedi 9 février, une nouvelle tempête a pris la relève de Petra et Qumaira pour frapper le littoral atlantique. Son nom : Ruth. © PHOTO AFP

Samedi 9 février, une nouvelle tempête a pris la relève de Petra et Qumaira pour frapper le littoral atlantique. Son nom : Ruth.
© PHOTO AFP

Donner un nom aux ouragans et tempêtes ne date pas d’hier. L’Organisation météorologique mondiale (OMM) l’explique : il y a longtemps que l’on nomme  les intempéries majeures, afin de faciliter leur identification dans les messages d’alerte en direction du grand public, mais aussi d’améliorer la communication entre les scientifiques. En effet, on mémorise mieux les noms que les chiffres ou les termes techniques.

  • De « Yvonne » à « Ruth »

En Europe, l’Institut allemand de météorologie, qui dépend de l’université de Berlin donne un prénom depuis 1954 aux tempêtes et aux anticyclones. Depuis 2002, il propose en outre au public de choisir le nom d’une dépression ou d’un anticyclone qui affectera l’Europe dans l’année. La première tempête ainsi baptisée fut « Yvonne », le 21 novembre 2002.  Depuis, bien que les parrains et marraines soient en majorité germanophones, ces noms sont de plus en plus repris par les services météorologiques et les médias européens. Certaines tempêtes célèbres sont même passées dans le vocabulaire de l’Europe entière. C’est le cas, bien sûr, de  Xynthia, la catastrophe terriblement meurtrière de février 2010, mais aussi, plus récemment, de  Christian et Dirk , fin 2013, ou encore deQumeira et Ruthen ce début d’année 2014.

Les dégâts considérables de la tempête Xynthia, le 1er mars 2010. © PHOTO AFP LEOTY XAVIER

Les dégâts considérables de la tempête Xynthia, le 1er mars 2010.  © PHOTO AFP LEOTY XAVIER

 

  • Comment ça marche ?

Vous avez envie de vous venger du mauvais caractère de votre beau-père (ou de votre belle-mère) ? Vous désirez rendre hommage au caractère volcanique de votre nouvelle petite amie (ou petit-ami) ? Voici comment  vous pouvez  donner leur nom à l’une des tempêtes à venir.

  • « Adoptez une tempête »

« En moyenne, nous nous attendons à nommer entre 50 et 60 anticyclones par an, et environ 150 dépressions ». Institut de Météorologie allemand.

 Le principe est simple : sur son site internetlInstitut de météorologie allemand permet à chacun de proposer les noms des futures tempêtes. Nom de code de la procédure : « Adopt a vortex » (« Adoptez un tourbillon »). Il y a toutefois quelques règles à respecter. Si le coût de l’opération n’est pas exorbitant, elle n’est pas gratuite. Baptiser une dépression ou un anticyclone ? Ce sera selon votre budget. Le prix d’une dépression est de 199 euros, moins cher donc que celui d’un anticyclone : 299 euros.Par ailleurs, oubliez les prénoms ou les noms fantaisistes, comme Cruella ou Dark Vador. Faites aussi une croix sur les noms composés, tels Jean-Pierre ou Marie-Bernadette. Enfin, aucun nom de marque n’est accepté : les fans (ou les détracteurs) de Nutella n’ont donc aucune chance de voir le nom de leur friandise favorite (ou honnie) entrer dans la top liste des tempêtes les plus célèbres de l’Histoire.

  • La théorie des genres appliquée à la météo

Vous l’avez déjà remarqué, en 2014, les dépressions ont des noms féminins et les anticyclones, qui installent le beau temps, des noms masculins. Mais n’allez pas y voir là une preuve quelconque de sexisme. C’est uniquement parce que nous sommes dans une année paire. Pour pratiquer l’égalité des sexes des phénomènes météorologiques, sachez le, ce sera l’inverse en 2015.

  • « Stephanie. Mon nom est Stephanie… »

Plusieurs listes sont préparées pour l’année et les scientifiques y prennent les noms par ordre alphabétique. Depuis le 1er janvier 2014, 18 noms ont déjà été utilisés. Pour les dépressions, après Petra et Qumeira, nous en sommes déjà à la lettre R, pour Ruth.  La tempête qui a frappe l’ouest de la France le samedi 8 février, doit ainsi son nom à une certaine Ruth Radeke, une inconnue qui a acheté le nom d’une tempête sur le site « Adopt a vortex ». Comme les listes sont publiques, on sait déjà quelles tempêtes suivront Ruth : il y auraStephanie, puis Tini (nom acheté par une certaine Kristina Gaster), puis Ulla(achetée par Ursula Schweitzer), etc.

Si vous êtes intéressé, sachez  qu’il reste encore des lettres à acheter pour l’année 2014. Mais au rythme effréné auquel se succèdent les tempêtes cet hiver, il faudra peut-être plusieurs alphabets…

  • Comment baptise-t-on les cyclones ?

Pour l’Atlantique Nord, une série de six listes utilisées en rotation sert de référence. Ces listes,  contrôlées par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) sont composées de prénoms masculins et féminins (anglais, français et espagnols en alternance). Toutefois, les noms de cyclones particulièrement meurtriers sont supprimés de la liste et remplacés, afin de ne pas choquer la population. Ce fut le cas de Katrinaen 2005 ou de Sandy en 2012.
Les noms des cyclones tropicaux dans le secteur de l’océan Pacifique suivent un schéma identique à celui de l’Atlantique nord. Les cyclones tropicaux sont nommés par différents centres météorologiques :centre des typhons de Tokyo et centre américain des ouragans d’Honolulu.

Share Button
Pour marque-pages : Permaliens.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *